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Madagascar 29 Mars 1947 : 89.000 Morts, on n’oublie pas !

Globalement la commémoration du 29 Mars 1947 devrait rappeler et raviver le patriotisme Malgache depuis la pénétration française en 1895 et la lutte des Menalamba et des V.V.S (Vy Vato Sakelika), en passant par la fameuse « pacification » du Général Gallieni qui a conduit aux condamnations à mort du Prince Ratsimamanga et de Rainandriamampandry, des personnalités qui incarnent à juste titre la fierté et le patriotisme Malgache et enfin bien entendu les événements marquants de Mars 1947.

© Photo issue de l’exposition de Charles Ravoajanahary sur les “Résistances malgaches” (1981) et reproduite dans le livre de Jean-Luc Raharimanana, Madagascar 1947, Paris, Vents d’ailleurs, 2007. 

Qui sont les responsables ?

Les archives de l’époque n’étant pas encore « ouverts et accessibles», l’affaire autour de la fameuse insurrection n’est pas encore élucidée: il y a pas mal de zones d’ombres sur ces événements de 1947.  On ne va pas s’aventurer à jouer aux historiens pour relater les faits, néanmoins, parmi tant d’autres ouvrages sur le sujet, on vous recommande cet entretien de Olivier Favier (Dormira Jamais) avec l’écrivain malgache Jean Luc Raharimanana, qui s’intitule Madagascar, 1947: les morts sans nombre d’une insurrection.

Pour revenir à l’événement de Mars 1947, c’est tout de même hallucinant de penser que de telle brutalité et monstruosité se sont passées juste à peine quelques mois après la fin de la deuxième guerre mondiale et que le monde entier ne se remettait pas encore de l’horreur des crimes de toutes sortes commis par l’Allemagne nazie. L’administration coloniale française de l’époque avait-elle oublié aussi vite ces événements qui ont tant marqué l’histoire de la France même pour permettre de telles atrocités sous d’autres cieux – chez nous ? Ne jugeons pas à la hâte – arrêtons les supputations !  Il est peut-être temps de lever les restrictions et ouvrir les archives militaires et du ministère des Colonies et que des enquêtes dévoilent enfin la vérité sur ces événements qui hantent la relation Franco-malgache.

Quand la France « Reny Malala » (la Mère Patrie) tue ses « zanatany » (ses enfants – les colonies)

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Le Malgache du 21e siècle est-il pacifique ou soumis?

Le Malgache du 21e siècle est-il soumis?

© Maksym Gorpenyuk

Partisan du Fihavanana

Madagascar, île de rêves – habitée par un peuple hospitalier et aimable peut-on lire dans certaines brochures destinées aux touristes. D’autres livres relatent le fait que les Malgaches ne sont pas violents par nature…bref les Malagasy sont des « gentils pacifiques « .

A priori ce sont des qualités rares qu’on nous envie. D’ailleurs, tout bon Malagasy qui se respecte dira sans détour que nous sommes de grands fervents et défenseurs du « Fihavanana ». Un mot qui englobe tout un concept communautaire – Made in Madagascar, et qui n’a même pas son équivalence en langue étrangère.

C’est une philosophie de vie à la malgache qui veut que « ce qui arrive à l’autre me concerne aussi« . Dans le malheur ou dans le bonheur, on partage ces moments avec sa famille, ses amis, ses voisins, ses compatriotes,…pour faire simple: avec tout le monde. Un grand mot caractérisé par le partage, l’entraide, et la solidarité…bref de bons sentiments à l’état pur !

Le Fihavanana veut qu’on évite les confrontationson cherche l’harmonie sociale au détriment même de ses intérêts personnels. Un adage bien Malgache ne dit-il pas: « Aleo very tsikalakalam-bola toa izay very tsikalakalam-pihavanana » que l’on pourrait traduire par « Il vaut mieux perdre de l’argent plutôt que perdre une amitié ».

Les autres accaparent le «tsikalakalam-bola» et laissent au peuple Malgache le Fihavanana

Beaucoup diront que c’est une vertu dont le Malgache peut en être fier. A priori, grâce au Fihavanana et à ce pacifisme légendaire, Madagascar a su éviter des guerres civiles malgré les crises politiques cycliques qui minent le pays.

Les gens gardent le sourire malgré la pauvreté qui les écrase. Le Malgache reste zen malgré le peu de liberté qu’on lui accorde. On nous laisse des miettes à manger mais l’esprit de Fihavanana veut qu’on s’organise pour que tout le monde ait sa part de miettes !

Au nom du Fihavanana, on se contente du peu. On ne se plaint pas, bien qu’on ne nous respecte même plus. En résumé, on dirait que même si on nous enlève tout : notre dignité, nos droits et notre liberté mais si on a le Fihavanana, tout va bien !

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